Nous avons, à plusieurs reprises au travers nos billets, fait part de la bonne santé du CDII.
À l’occasion de la conférence de presse de rentrée, le 14 septembre dernier, le Président de Prism’emploi, Gilles Lafon, et la déléguée générale, Isabelle Eynaud-Chevalier, ont confirmé la résistance du CDII face à la pandémie, lequel devient au fil des mois une véritable « arme anti-crise de recrutement ».
Dans l’environnement économique et sanitaire actuel, appelant à renforcer la sécurisation des parcours, les agences d’emploi ont maintenu, sur la période de janvier à mai 2021, entre 46 060 et 49 887 emplois en CDII, ce qui représentait 5% de l’emploi intérimaire. Pour affiner cette statistique, on peut remarquer que les régions à forte orientation industrielle concentrent 40% des CDII : Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Pays-de-la-Loire. Suivent la Bretagne et l’Ile-de-France avec, respectivement, 3,7 % et 3,9% des effectifs.
Dans un contexte actuel de reprise, la profession entend protéger et développer le CDII, outil majeur pour accélérer la dynamique de cette reprise mais aussi pour sécuriser les emplois.
Les bons chiffres du CDII ne doivent pas nous faire oublier l’année noire pour l’intérim, entre juillet 2019 et juillet 2020, où le secteur avait perdu 37 000 emploi (-4,3%) en équivalent temps plein.
Depuis, le redressement s’est amorcé lentement, 2021 se termine avec une recrudescence des métiers en tension et une forte pénurie de main-d’œuvre touchant tous les secteurs. Or, les entreprises du secteur du travail temporaire et du recrutement apportent des réponses à ces difficultés. Gd6d s’est fait régulièrement l’écho des actions menées par la branche, outre celles en faveur du CDII, actions qui peuvent se résumées ainsi, développées lors de la conférence de presse de Prism’emploi :
- Renforcer la formation professionnelle dans la branche, outil-clé pour trouver des réponses au phénomène de pénurie de compétences. L’intérim investit massivement : 3,35% de la masse salariale intérimaire, soit plus de 500 millions en 2020 (formation et apprentissage). Pour aller plus loin, Prism’emploi propose de délégaliser le 0,3% formation que la branche investit au-delà du taux légal de 1% (commun à toutes les branches), ce qui permettrait de bénéficier de co-financements territoriaux et d’intensifier le soutien aux politiques publiques.
- Renforcer l’efficacité des dispositifs de protection de la santé et sécurité au travail des intérimaires. Le constat de la profession est claire : les taux d’accidents du travail des salariés intérimaires sont largement insatisfaisants dans de nombreux secteurs. Pour y pallier, Prism’emploi propose une répartition de la prise en charge du coût des accidents du travail, impliquant plus fortement les entreprises utilisatrices, lesquelles, rappelons-le, sont responsables de l’exécution des missions, notamment en matière d’hygiène et de sécurité. Dans la même démarche de protection, la branche s’engage activement pour le travail décent et contre toutes formes de dérives.
- Renforcer les partenariats avec les acteurs de l’emploi : Dans un contexte de pénuries de compétences sur certains métiers, Pôle emploi et Prism’emploi ont signé un nouvel accord cadre national d’une durée de trois ans dont l’objectif est de développer l’emploi dans le contexte de reprise économique :
- Fluidifier le sourcing de candidats grâce au partage des pratiques et à un meilleur accès à la banque de donnée de profils de demandeurs d’emploi,
- Contribuer à une meilleure connaissance de leur offre de services respective,
- Organiser en commun des actions sur les métiers en tension et favoriser les reconversions.
En même temps, la branche engage des discussions pour renouveler la convention Prism’emploi-APEC, sachant que les cadres représentent environ 10 % des profils intérimaires. En 2020, ce sont 13 500 ETP, soit environ 40 000 cadres qui ont choisi de travailler en intérim.
Enfin, les principaux acteurs de l’intérim (Prism’emploi, Akto, le FPETT et le FASTT) ont renouvelé en novembre 2021 le partenariat avec l’Union Nationale des Missions Locales, lequel a permis un maillage territorial entre 1600 agences d’emploi et 250 missions locales, bénéficiant à 20.000 jeunes en 2020, malgré la crise sanitaire.
- Défendre le statut social du salarié intérimaire contre l’émergence de formes de travail moins protectrices. En ce sens, l’absence de régulation suffisante de l’activité de certaines plateformes de mise à disposition de ressources, génère une forme de précarité organisée contre laquelle nous luttons. La profession s’est ainsi engagée au niveau de l’UE, en défendant le rapport de la députée européenne Sylvie Brunet préconisant une amélioration de la situation des travailleurs de plateformes (conditions de travail, protection sociale, représentation collective, formation, gestion des données éthiques non discriminatoires).
Nous ne manquerons pas de vous informer sur le suivi de ces actions qui engagent la profession de l’intérim dans son ensemble, pour les mois à venir.